9 août 2006

- Démissions pour l'amour de Saint-Céneri

Trois élus de Saint-Céneri-le-Gérei ont démissionné pour permettre à Alain Lambert de rejoindre le conseil municipal. Ils attendent beaucoup de l'ancien ministre.

Un après-midi d'été retrouvé à Saint-Céneri-le-Gérei. La commune s'apprête à vivre des élections partielles en septembre, à la suite de la démission d'un élu. Une opportunité que le maire, Ken Tatham, a saisie pour solliciter Alain Lambert, sénateur et vice-président du conseil général, et l'inviter à se porter candidat aux élections. Pour organiser des élections partielles, il fallait juste que trois conseillers démissionnent. Monique Le Royer, Dominique Hébert et Arsène Guilmeau n'ont pas hésité. « A la dernière réunion de conseil municipal, quand Ken Tatham nous a exposé le projet, nous avons levé la main en même temps et sans nous concerter. » Que ne feraient-ils pas pour leur commune...

Ce village classé parmi les 150 plus beaux de France mérite bien quelque « sacrifice », même si le terme lâché par un proche se trouve aussitôt balayé d'un revers de main. « C'est l'amour pour notre commune qui nous a fait agir ainsi, relève Monique Le Royer, élue depuis deux mandats. Alain Lambert peut nous aider à obtenir des fonds qu'on ne pourra jamais obtenir. Son portefeuille, ce sont ses entrées... » Ou le bras long, ou encore son passé, voire son avenir de ministre si Nicolas Sarkozy venait à gagner 2007. La conseillère rectifie : « Nous ne faisons pas de politique, il n'y a pas d'étiquette dans un petit village comme le nôtre ! »

Ce qui compte, c'est la tranchée à faire de la mairie à la route de Saint-Céneri. Montant du devis : 10 000 €. « Nous n'avons pas les moyens, nous la ferons nous-mêmes. » Dominique Hébert et Arsène Guilmeau mettront les mains dans le cambouis pour tracer la tranchée. Tandis que Monique Le Royer, dont l'époux Bernard est premier adjoint, arrose quotidiennement les fleurs, nettoie l'église classée à l'inventaire des Monuments historiques. Et la chapelle, inscrite, il faudra bien en changer les vitraux. Sans compter les trottoirs de la commune, de même que le parking à refaire. L'un des plus beaux villages de France se doit d'accueillir correctement les touristes. Alors, il vaut bien une démission de conseil municipal. D'autant plus que ces élus espèrent bien retrouver leurs sièges en septembre. De plus, à Saint-Céneri, on n'oublie pas. « C'est grâce à Alain Lambert que notre commune a rejoint la communauté urbaine d'Alençon. Elle était la dernière, en 2000. Saint-Denis-sur-Sarthon aurait bien aimé récupérer Saint-Céneri pour créer la vallée du Sarthon. »

Au bord de la Sarthe, les trois élus montrent les murets de pierre, les marches qu'ils ont montés eux-mêmes. Et la rivière, tellement plus propre depuis la nouvelle station d'épuration. De la communauté urbaine. En partant, rencontre avec Alain Lambert. En veste bleue, pantalon noir et chemisette claire, le vice-président du conseil général accompagné de Ken Tatham frappe aux portes des habitants et des commerçants. La campagne a commencé...

8 août 2006

- Alain Lambert, candidat à Saint-Céneri


Le sénateur a accepté d'être candidat à des élections municipales complémentaires à Saint-Céneri-le-Gérei.

C'est la surprise du jour. Un fax en provenance de la mairie de Saint-Céneri tombé hier en milieu d'après-midi, annonce que la municipalité a proposé à Alain Lambert d'être candidat aux municipales partielles pour suppléer Luc Velter, conseiller municipal qui a démissionné au début de l'été. « C'est l'affectif qui parle, confie le maire Ken Tatham qui connaît Alain Lambert depuis trente-cinq ans. Nous avons un important projet de rénovation du bourg et il peut nous apporter beaucoup pour le réaliser. Je l'avais déjà contacté pour qu'il nous aide il y a quelques années mais ses fonctions ne le lui permettaient pas. Aujourd'hui, nous saisissons l'opportunité et tout le conseil a été unanime dans cette proposition. »

Une version que confirme l'ancien maire d'Alençon qui avait dû démissionner de toute fonction municipale en octobre 2004 pour cause de cumul de mandats. « C'est un simple ajustement technique. C'est un honneur pour moi d'être sollicité pour être candidat dans cette commune qui est à part. » Le bourg de 125 habitants figure en effet parmi les 100 plus beaux villages de France. « Il y a le projet de mise en valeur de ce village. Les chantiers, les plantations, les constructions, l'amour du patrimoine ont toujours été très chers à mes yeux et je pense l'avoir prouvé à Alençon, poursuit l'actuel premier vice président du conseil général. Je connais un architecte de renommée internationale et si je peux apporter ma pierre à ce projet, j'en serais très heureux. »

La loi ne lui permettait plus d'être élu à Alençon mais n'interdit pas de se présenter dans une commune de moins de 3 500 habitants, n'importe laquelle en vertu de son statut de parlementaire. Lors de son départ d'Alençon, il avait évoqué cette hypothèse mais pas avant les prochaines élections municipales. « Mais elles n'auront lieu qu'en 2008. Pendant quinze ans, j'ai travaillé sur des dossiers concrets et j'avoue que ça me manquait un peu. L'opportunité est là aujourd'hui et je la saisis. » Candidat ne veut pas dire élu et l'homme veut attendre le scrutin avant d'envisager la suite. « Dans toute élection, il y a le risque, que je connais, de ne pas être élu. Mais derrière l'élection, il y a avant tout le projet et le travail à faire. » Toutes les pièces de cette élection partielle sans doute très suivie ont été transmises à la préfecture. C'est au préfet maintenant de fixer la date. Sans doute en septembre.

Jean-Luc LOURY.