14 juin 2020

Trouver l’inspiration au milieu des Alpes mancelles à Saint-Céneri-le-Gérei

 Ce ravissant village de l’Orne a beaucoup inspiré les artistes, depuis l’époque romane jusqu’à nos jours. On y invoque l’ermite saint Céneri si l’on veut se marier.

 Du haut des belvédères naturels qui l’entourent, on peut admirer la beauté magique de Saint-Cénery-le-Gérei, un des plus beaux villages de France depuis 1982.

Encadré par un méandre de la Sarthe, le village de Saint-Céneri-le-Gérei est une perle normande posée sur la frontière avec les Pays de la Loire, au cœur des Alpes mancelles…

La région aurait été baptisée ainsi par deux frères originaires de Spolète en Ombrie, Céneri et Cerenède. Ayant quitté Rome pour le royaume des Francs et franchi les Alpes, ils décidèrent de n’arrêter leur marche qu’en présence d’un paysage leur évoquant des sites alpestres.

En découvrant les rochers éboulis, gués et chapelets de blocs dans la Sarthe, la falaise des Toyères dominant le cirque de Saint-Céneri, ils décidèrent d’y faire souche et y implantèrent un monastère.

Classé comme l’un des plus beaux villages de France pour la beauté de ses paysages, Saint-Céneri-le-Gérei perpétue une tradition d’accueil des artistes.

De nombreux peintres du XIXe siècle comme Corot, Courbet, Harpignies, Cogniet, les frères Veillon et bien d’autres sont venus ici s’inspirer des paysages.

La Pentecôte des peintres

En 1983, pour fêter l’anniversaire de l’association qui redonnait vie au village, une rencontre de peintres était organisée. Devant le succès, cette manifestation, au départ organisée tous les deux ans, est devenue un rendez-vous annuel incontournable.

Les habitants ouvrent leurs portes pour permettre aux peintres d’exposer, mais nombreux sont ceux aussi à les loger. Un atelier de création pour enfants remporte toujours autant de succès et désormais, la commune, labellisée « Pôle d’excellence rural pour la peinture » en 2007, accueille également des résidences d’artistes.

Fresques romanes et abeilles sacrées

Mais il y avait bien avant eux d’autres chefs-d’œuvre peints dans le village : l’église romane et ses fresques dont les plus anciennes datent du XIIe siècle. Au-dessus de l’autel, le Christ en majesté est impressionnant. Après avoir été masquées par un lait de chaux au XVIIe siècle, les fresques ont été remises au jour deux siècles plus tard et restaurées il y a une dizaine d’années.

L’église, qui surplombe la Sarthe depuis son rocher au cœur du méandre, est protégée depuis le Xe siècle par un nid d’abeilles, toujours visible à l’heure actuelle dans un mur de l’église ! Lors de combats entre Français et Normands, on raconte qu’elles s’attaquaient à tous ceux qui manquaient de respect au lieu ! Et pour fuir leurs piqûres, il ne restait plus aux irrévérencieux que la possibilité de se jeter dans la Sarthe… Depuis, le nid est soigneusement protégé.

De l’autre côté du pont

Le village de Saint-Céneri se situe au carrefour de trois départements : l’Orne, la Mayenne et la Sarthe, ainsi que de deux régions, la Normandie et les Pays de la Loire. En passant le pont, on se trouve à Saint-Léonard-des-Bois, joli village sarthois niché entre deux collines qui portent le nom de Haut-Fourché et de mont Narbonne (respectivement 203 et 217 mètres d’altitude).

Véritables belvédères naturels, ces collines offrent de splendides vues panoramiques sur la rivière de la Sarthe et de superbes sites de randonnées. En direction de Saint-Pierre-des-Nids, commune limitrophe mais mayennaise, peu après le confluent de la Sarthe et du Sarthon, on découvre les ruines des forges de la Bataille, créées au XVIIIe siècle et qui durant un siècle et demi ont employé près d’un millier d’hommes dans la région.