Rencontre des peintres. Chez l'habitant, chaque artiste a reconstitué son univers.
Le travail de gravure sur la ville et l'urbanisme de la Belge Gwendoline d'Huart s'accorde plutôt bien dans cette maison qui sert de bureau, de style moderne, au mobilier légèrement designer. Les oeuvres de la Sarthoise Agnès Rainjonneau, mouvements de corps de femmes, s'intègrent tout à fait à l'église de Saint-Céneri-le-Gérei. Ce village, classé parmi les cent plus beaux de France, accueille des artistes en tous genres, chez ses habitants et dans ses monuments comme la chapelle nichée près de la Sarthe, des millions de fois reproduites mais une fois, magique, par Buffet sous la neige.
Ici, Michel Guérard, professeur d'arts plastiques au centre d'art contemporain d'Alençon, propose ses dessins de fusain et d'encre dans une mise en espace la plus sobre et discrète possible. « J'ai essayé de respecter le lieu, de m'y intégrer en utilisant des supports comme le bois brut, explique-t-il. J'ai essayé de ne pas m'imposer à la chapelle. »
Ailleurs, on entre dans des maisons et surtout dans des garages, dans des ateliers de menuisier que chaque artiste a tenté de faire oublier au profit de son propre univers. C'est assez réussi. Sur les draps suspendus, ressortent les toiles. « Faites comme chez vous chez moi, enfin chez la dame quoi ! » C'est Davide qui accueille les visiteurs, jeune artiste de Stains, banlieue nord parisienne. Formé au graphisme, il peint à l'acrylique et à la bombe des sujets nettement inspirés de la BD, de la science-fiction ou des mangas. Un ordinateur portable diffuse vidéo et musique, la sienne, sur laquelle il crée ses tableaux. Le graphiste se dit content d'être à Saint-Céneri, à la campagne, loin de sa ville qu'il est tant difficile d'insonoriser.
Un dernier arrêt chez Olivier de Rivaz, peintre ornais domicilié près de L'Aigle, dont la vision de l'être humain fera sourire ou réfléchir chaque visiteur. Avec humour et talent, il reproche ce trop-plein de consommation, ce laisser-aller de la télécommande, l'hystérie du sport ou encore le cynisme des plus grands décideurs. A voir jusqu'à lundi.
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