24 janvier 2023

e La France buissonnière : Le village romantique et le panneau de la commune limitrophe qui gâche la vue Chronique auteur Frédéric Potet A la rencontre de la France ordinaire. Récit d’un Clochemerle opposant un des plus beaux villages de France, dans l’Orne, à une commune limitrophe de la Sarthe, dont le panneau d’entrée obstrue la jusqu’ici si photogénique vue sur l’église du voisin.

Posé sur un piton rocheux qui surplombe un méandre de la Sarthe, Saint-Céneri-le-Gérei (Orne) fait partie des 172 communes labellisées « Plus beaux villages de France ». Fief d’une école de peinture, l’endroit ne manque pas de charme avec son église romane du XIe siècle, sa fontaine miraculeuse, son vieux moulin, son pont de pierre… Et, désormais, son panneau d’entrée d’agglomération. Ou plutôt : le dos du panneau d’entrée de la commune limitrophe, Moulins-le-Carbonnel (Sarthe).
Installé le 28 décembre 2022 à la lisière des deux villages, l’objet métallique de forme rectangulaire fait quelque peu jaser sur place. Le maire de Saint-Céneri-le-Gérei (120 habitants), Richard Marquet, y voit une verrue, fâcheuse pour l’harmonie esthétique de son bourg. Son homologue de Moulins-le-Carbonnel (700 habitants), Stéphanie Bouquet, justifie sa présence au nom de la mise en conformité réglementaire et de la sécurité routière. Les deux élus ne se parlent plus depuis que le premier s’est répandu sur les réseaux sociaux et dans la presse locale pour dénoncer un « excès de zèle » et une perte de « bon sens ». L’affaire est d’autant moins simple qu’elle se situe aux confins de deux départements, l’Orne et la Sarthe, mais aussi de deux régions, la Normandie et les Pays de la Loire. Un clou a été planté, naguère, au milieu du pont pour symboliser la frontière séparant Saint-Céneri-le-Gérei, rive droite, du hameau de 30 habitants situé sur la rive gauche, appelé précisément Le Pont, faisant partie de Moulins-le-Carbonnel (dont le centre est situé à 2,5 kilomètres). Etonnamment, aucun panneau de signalisation n’existait jusque-là, d’un côté comme de l’autre. Les visiteurs – plus de 10 000 durant la saison estivale – ignoraient que le site était partagé par deux communes, et nul ne s’en plaignait. Merci au journal le Monde

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