17 janvier 2020

Après l’expo vandalisée, artiste et association rebondissent

L’exposition d’un artiste breton a été vandalisée il y a cinq mois dans la chapelle du Pré de Saint-Céneri-le-Gérei. Aujourd’hui, l’artiste est passé à autre chose. Il va réaliser une nouvelle œuvre à partir de l’article Ouest-France qui a relayé la dégradation.


Le 23 août 2019, coup dur pour les membres de l’association des Amis de Saint-Céneri : derrière la porte de la chapelle du Pré de Saint-Céneri-le-Gérei, ils découvrent l’exposition de l’artiste breton Bernard Alain Brux qu’ils coorganisent – avec la commune, la CUA et le département – entièrement saccagée. Installée dans la chapelle depuis mi-juillet, l’œuvre était composée de 2000 silhouettes en papier journal reliées par des fils et des poulies. Des silhouettes masculines, toutes identiques et nues.
Une nudité qui déplaît certain. Quelques jours avant la dégradation, le 12 août, une personne créée une pétition en ligne. Le message était clair. Elle souhaite voir disparaître l’œuvre. Or, comme l’expliquait Marc Chatain, le président de l’association, au moment des faits, l’édifice n’est plus un lieu de culte, il est désacralisé et appartient désormais à la commune. « Nous avons été très soutenus par l’intégralité des pouvoirs publics et par l’évêché », précise le président.

L’exposition de l’artiste Bernard Alain Brux avant qu’elle soit vandalisée en août 2019. | DR
Tous les organisateurs de l’exposition ont décidé de déposer plainte. L’artiste, lui, ne l’a pas fait. « Ce n’est pas qu’il voulait traiter cela par le mépris, il a été attristé par la destruction, avance Marc Chatain. Il a fait un autre parcours dans sa tête. Il a récupéré un certain nombre de journaux Ouest-France dans lesquels sont relatés les faits et il va faire une création à partir de la page où figure l’article. C’est sa façon de rebondir ! »
Pour le moment, aucune autre œuvre n’a été montrée à la chapelle mais l’association compte bien continuer à utiliser l’endroit comme lieu d’exposition. « Tout cela a une valeur pédagogique. Désormais, on peut enseigner aux gens qu’une œuvre ça se regarde, ça peut s’apprécier ou non, mais de toutes les façons ça ne se détruit pas ! »

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