23 octobre 2012

35 000 € pour éviter le naufrage de la Luciole

Hier soir, en conseil exceptionnel, les délégués de la communauté urbaine d'Alençon ont voté une subvention d'urgence pour la salle de musiques actuelles. La condition : revenir à l'équilibre en 2015.

Une aide d'urgence ou la Luciole fermera « dans quelques jours ». La question ne se pose pas ont dit les délégués communautaires en affirmant leur attachement à la salle de musiques actuelles hier soir, au cours d'un conseil exceptionnel. Une réunion pour « sauver la Luciole », a indiqué le président de la CUA, Joaquim Pueyo.Les élus ont attribué à l'association Eurêka, qui gère la Luciole, une subvention exceptionnelle de 25 000 €. Somme à laquelle s'ajoute une avance de trésorerie remboursable de 10 000 € maximum (1). Les autres financeurs (Etat, Région, Département) seront également sollicités. Eurêka affiche un déficit cumulé 2011 de 178 000 € (Ouest-France d'hier), malgré 12 000 € de « subvention exceptionnelle résorption du déficit » versée en 2011 par l'Etat et la Direction régionale des affaires culturelles. « C'est la seule solution de nature à sauver la Luciole d'un naufrage provoqué par une gestion administrative insuffisante », souligne Dominique Artois, adjoint au maire d'Alençon et délégué communautaire chargé de la gestion des équipements culturels, qui veut « maintenir une programmation de qualité » avec « une gestion débarrassée de son passif ».
Comptes sous surveillance
« Cet effort financier est conditionné à la signature d'un protocole avec engagement à mettre en oeuvre les préconisations du cabinet KPMG », précise Dominique Artois. Objectif fixé à l'association : « Aboutir impérativement à l'équilibre des comptes en 2015 ». Le cabinet KPMG, qui a déjà fait des préconisations de nature « à générer 40 000 € d'économie », est désigné « superviseur » pour le compte des financeurs.
« Le président de l'association, que j'ai rencontré, s'est engagé à faire des économies, assure Joaquim Pueyo. La communauté urbaine a quasiment multiplié par deux sa subvention à la Luciole entre 2008 et 2012. Les collectivités ont fait leur travail. » Chaque trimestre, un point sera fait sur les comptes de l'association.
Message de confiance
L'association est-elle la seule solution ? C'est ce que se demande le conseiller municipal de l'opposition alençonnaise, Patrick Lindet. Soucieux d'afficher sa « volonté de soutenir la Luciole », il s'interroge sur la capacité d'Eurêka à « répondre désormais aux contraintes posées par la gestion de ce nouvel équipement ? Ne devrait-on pas envisager qu'une autre structure soit créée pour gérer un tel établissement ? » Bertrand Deniaud, également conseiller de l'opposition alençonnaise, estime qu'il serait « peut-être bon de scinder la gestion et la programmation culturelle. L'artiste ne fait pas le gestionnaire et inversement ».
Mettre en place une délégation de service public, « la question s'est déjà posée, répond Joaquim Pueyo. Mais je fais confiance à l'association. » A elle de faire en sorte que la Luciole brille longtemps encore.
(1) Quatre voix contre (Saint-Nicolas-des-Bois, Héloup, Saint-Paterne et Le Chevain) et cinq abstentions (Lonrai, Saint-Céneri-le-Gérei , Cerisé, Pacé et Mieuxcé).

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