22 décembre 2010

Yannick Jaulin a secoué le festival inaugural du Relais culturel.


Lundi après-midi, dans le confortable chapiteau chauffé du festival inaugural du Relais culturel, devant une cinquantaine de spectateurs, Yannick Jaulin n'a pas failli à sa réputation. Jean-Claude Collot l'a présenté comme « le conteur français le plus connu, le pape du conte, un parrain prestigieux pour le Relais. Je suis très fier qu'il revienne à ses premières amours, le conte, à Saint-Céneri ».

La magie a fonctionné avec un Yannick Jaulin en pleine forme qui commence par déboulonner le commandeur, « pingre comme un Collot », qui provoque la salle et ses Girois : « Vous les Normands très, très loin des côtes, Saint-Céneri, un coin de tous les confins, très primitif, la grande banlieue d'Alençon... » Mais avec sa bonne tête de Pierre Perret jeune, l'oeil qui pétille, les mains volubiles, tout passe. Il met l'auditoire dans sa poche et il ne va pas le lâcher pendant une heure de vrai bonheur.

Contes de randonnée

Avec ses contes du bocage vendéen, il vous tend un mot, un verbe, parfois en patois, le parhange, il vous le reprend sans vergogne, il invente, il rebondit sur un mot ou un rire de la salle, il interpelle, délire. Et vous achève dans un éclat de rire avec un « Je dis n'importe quoi ! ». Ses contes de randonnée sont des bijoux d'humanité avec, par exemple, le conte de Merlicoquet, « le Merlicoquet, jamais content, il melounait mais il melounait... Allez la salle, melounez avec moi, chantez ! ».

Humour macabre, clin d'oeil à Pierre Dac, improvisation picaresque, tout y passe avec une délectation jubilatoire. Quand la salle lui réclame « une autre, une autre ! », il s'embarque dans un conte improbable sur le loup et ses trois brebis, s'en tire avec une pirouette qui ravit le public.

Et Jean-Claude Collot de conclure, « le plus étonnant, c'est que ce soir, à partir des mêmes histoires, ce sera complètement différent ». C'est vraiment un cadeau unique que Yannick Jaulin a offert à son désormais Relais culturel.

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