Plantes carnivores, loutres, écrevisses à pieds blancs... Nous ne sommes pas en Amazonie ou dans les Everglades. Mais dans le parc naturel régional Normandie-Maine.
Son p'tit nom c'est drosera. L'adorable végétal découvert récemment dans l'Orne est... carnivore. Qu'on se rassure : elle se contente de moucherons ! Elle cohabite avec une rarissime écrevisse à pieds blancs, en voie de disparition depuis trente ans : un tout récent recensement réalisé avec les fédérations de pêche montre que la « bébête » est présente dans vingt-sept sites du territoire du parc régional Normandie-Maine.
Comment peut-on encore, en 2010, découvrir de telles espèces ? Le territoire du parc naturel régional Normandie-Maine est en train de dévoiler aux chercheurs d'incroyables surprises. Oublié, enclavé, pris en sandwich entre le littoral et les agglomérations du Mans, Caen ou Laval, il est resté méconnu et peu étudié. Pour le bonheur des professionnels du parc qui vont de découverte en découverte.
Petite mygale
Eugène-Loïc Ermessent, président du parc, raconte qu'« il y a encore quelques semaines, près de Bagnoles-de-l'Orne, nous avons découvert un nouvel insecte : la barbitisse des bois », sorte de petite sauterelle. Plus étonnant encore, d'apprendre que quelques loutres viennent d'être aperçues en frontière nord de parc. Ou qu'il existe dans la vallée de Villiers une petite araignée de la famille des mygales.
« Le parc a déjà recensé 87 espèces végétales rares ou menacées », ajoute François Benech, directeur du parc. Il existe précisément quinze espèces différentes de chauve-souris, entre la vallée du Rutin et le coteau de Caumiton. On vous fait grâce des tritons crêtés, des utriculaires et autres orthoptères.
« Désir de vivre autrement »
Ce parc surfe aujourd'hui sur le rêve « d'utopie verte ». Et est devenu une entité économique, viable, en train d'attirer de plus en plus de visiteurs : 15 000 visiteurs à la Maison du parc de Carrouges (Orne), 4 000 à la Maison de la pomme et de la poire de Barenton (Manche), tout autant autour du pôle culturel de Saint-Ceneri-le Gerei (Sarthe). « Il y a un désir de vivre autrement manifesté par nos concitoyens. Nous leur répondons en faisant connaître un territoire d'exception », explique François Benech. Pas une réserve d'Indiens protégés, mais un territoire qui prend en compte les hommes, l'activité économique et la culture de tout un bassin de vie. Les espèces rares n'ont que faire des frontières administratives.
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